mardi 13 septembre 2022

Mobilier créé par Clément GOYENECHE, édité par André et fils, fabricant de mobilier durant la période "Art déco"

 

Travail du bois, production de meubles de style : c'est une spécialité angevine à la fin du XIXe siècle. Les annuaires des années 1885-1900 ne recensent pas moins de vingt-cinq commerçants dans le domaine du meuble dans la région d'Angers. Et beaucoup sont fabricants. 

La plus en vue, c’est la maison André. En 1902, Louis André associe ses trois fils au sein d’une société en nom collectif. À partir de 1912, la maison obtient la confiance de la Compagnie Générale Transatlantique pour l’aménagement de cabines de luxe sur le France, le Gallia, le Lutetia… Quant aux meubles civils, ils prennent leur essor avec la construction d’une grande galerie d’exposition le long de la voie ferrée. En 1907, la médaille d’or obtenue au concours national de mobilier moderne – chambres à coucher – contribue au succès de ce secteur. Et les années vingt sont une période faste : mobilier, paquebots, travaux religieux… Elle ouvre le Salon du Mobilier 16, rue d’Alsace en 1922 et un magasin à La Baule. Durement frappé par la crise financière mondiale la société fermera ses portes en 1935 après avoir terminé le chantier du paquebot "le Normandie". (in "Ouest France")

Clément GOYENECHE assurera la responsabilité du service des dessins, le bureau d'étude de la société André & Fils, qui établissait les plans des ensembles mobiliers et leurs devis, durant quelques années, étant démobilisé, en convalescence, au retour du front gravement malade,de 1915 jusqu'au début de 1916. Il sera mobilisé à nouveau, mais après la guerre, de 1918 jusqu'en 1922 environ, il retravaillera à la direction de l'atelier de dessin, puis "en free-lance" : il lui sera alors confié l'étude et la création de certains projets importants pour des clients privés de la société. Les initiales "CG" signent les plans et maquettes de ces ensembles mobiliers édités par la société André & Fils.

Ci contre le projet de chambre "Picardie"par Clément GOYENECHE, pour le Paquebot "France". Ce bateau avait été mis en chantier sous le nom de "La Picardie", aux chantiers de Penhoët de Saint-Nazaire, il sera rebaptisé "France" avant son lancement en 1910.

En août 1914, le “France” est converti en croiseur auxiliaire et rebaptisé “France IV”. Mais il est rapidement transformé et utilisé pour le transport de troupes. Après la Première Guerre mondiale, en 1919, il reprend ses croisières régulières sous le nom de “France”.  

Le fabricant de meubles "André et Fils" vont y réaliser plusieurs cabines. Le luxe du paquebot séduit. Il se dit même que, durant les années 1920, certains clients s’arrachèrent les cabines les plus luxueuses aux enchères et des officiers louaient leur propre cabine. La formule à la carte fait mouche auprès de la clientèle américaine qui se délecte des vins de Loire et de la haute gastronomie parisienne.En 1923, ses machines au charbon sont modernisées avec la chauffe au mazout. À partir de 1927, il effectue régulièrement des croisières en Europe.