Clément
Goyeneche, président de la Commission de consultation esthétique de Nice pour l’Exposition
internationale des Arts décoratifs de PARIS de 1925, en expose les grandes orientations dans un rapport
introductif :
« Le modernisme est une conception qui repose sur le
rapport équilibré entre les lois esthétiques permanentes et l’expression
particulière correspondant aux besoins communs et à la sensibilité ambiante d’une
époque. Ces besoins et cette sensibilité sont en état constant d’évolution. Une
forme d’art est belle pour toujours et entre dans le vaste domaine du
classicisme dès qu’elle naît directement de la vie exercée à un certain moment
et qu’elle satisfait à la fois à la mise en œuvre la plus logique des matières
et aux principes directeurs de la pensée humaine. Elle réalise l’unité par l’équilibre
des contrastes, l’expression vivante par l’affirmation d’une dominante. (…)
Constante matérielle : technique propre à chaque matière, la plus directe et la plus simple possible. Appropriation à la fonction : la fonction détermine l’aspect. (…) Constante esthétique : le décor n’est pas toujours nécessaire ; il n’est en situation que pour des raisons de souplesse et de stricte variété. Le plus souvent la structure architecturale se suffit à elle-même.
Quand il y a décor : correspondance du décor avec la forme structurale, la destination, la fonction, la situation. Accuser et ne jamais dissimuler la structure architecturale. Mettre en évidence la forme des solides géométriques élémentaires (sphère, cylindre…) entrant dans la structure architecturale. Accuser la fonction par la mise en évidence des éléments de nécessité pratique. (…)
L’art actuel s’appuie sur les principes qui viennent d’être énoncés. Il tend au classicisme pur, qui est une expression essentielle de la vie, qui admet toute la fantaisie poétique, au demeurant fortement attaché au contrôle de la raison. Il répudie toute formule académique. (…)
L’art actuel recherche la franchise et la fraîcheur dans la forme, l’effet du contraste lumineux, l’harmonie colorée. Il s’attache à ne retenir que les éléments essentiels de l’expression, à généraliser ces éléments jusqu’à l’abstraction. (…) Il considère comme nuisible tout ce qui est inutile. Il rejette tout pastiche des formes d’art révolues, comme ne correspondant plus à la vie actuelle. Il respecte et utilise toute technique traditionnelle et logique. Il satisfait à des besoins nouveaux à l’aide de matériaux nouveaux et de leurs techniques correspondantes, sans entrer dans le moule de formes connues.
Désireux d’éviter l’art anonyme, il tend à marquer les caractères de vie propre à chaque région et aussi les sensibilités individuelles (situation géographique, climat, habitudes, tempérament).
En résumé, l’art actuel est fondé sur l’ « utile supérieur » et s’oppose à l’ « art pour l’art »
Auto-portrait de Clément GOYENECHE, peinture à l'huile à l'age de 25 ans
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire